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Une experte de l'ONU sur la torture demande à Israël de mettre fin à la famine « mortelle, inhumaine et dégradante » à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un enfant palestinien pleure en attendant de recevoir de la nourriture d'une cuisine caritative, en pleine crise alimentaire, à Gaza, le 24 juillet 2025. ©Reuters

Une experte des Nations unies sur la torture a exigé que le régime israélien mette fin à la famine « mortelle, inhumaine et dégradante » qu’il a infligée aux civils palestiniens dans la bande de Gaza.

« Priver les populations de nourriture, d’eau et de dignité constitue une violation grave et récurrente de cette guerre et doit cesser », a déclaré, mercredi 30 juillet, Alice Jill Edwards, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

L’experte australienne indépendante de l’ONU a souligné que les États-Unis et le régime israélien, ainsi que toutes les parties complices de la famine délibérée de la population de Gaza, sont tenus, en vertu du droit international, de garantir aux civils sous leur contrôle l’accès à la nourriture et à l’eau, et de faciliter les opérations humanitaires.

Mme Edwards qui est également professeure adjointe en droit international des droits de l’homme de l’Université d’Oxford, a mentionné des informations « choquantes » selon lesquelles des civils palestiniens ont été tués dans des files d’attente devant des centres de distribution alimentaire opérant sous supervision des États-Unis à Gaza, ainsi que des cas de faim et de malnutrition généralisés.

Plusieurs agences des Nations unies ont déjà condamné le système de distribution alimentaire soutenu par les États-Unis et Israël, le qualifiant d’« abomination » et de « piège mortel ».

Alice Edwards a mis en garde contre la détérioration de la situation à Gaza, affirmant que la menace d’une famine généralisée dans le territoire palestinien s’aggrave.

L’experte de l’ONU a également tiré la sonnette d’alarme sur les « retombées physiologiques catastrophiques » d’une privation calorique prolongée, notamment la malnutrition, la défaillance d’organes et, dans les cas extrêmes, la mort, en particulier parmi les groupes vulnérables comme les nourrissons et les femmes enceintes, causées par la famine délibérée du peuple palestinien de Gaza.

De même, Mme Edwards a souligné que le massacre de la population de Gaza, perpétré par Israël à travers les bombardements et la famine, témoigne d’une cruauté profondément enracinée, dont les répercussions marqueront durablement le peuple palestinien. « L’impact psychologique de la privation de nourriture et d’eau est intrinsèquement cruel », a-t-elle indiqué.

« Le changement constant des règles, les distributions militarisées et l’incertitude quotidienne et constante quant à l’accès à ces produits de première nécessité sont source de désespoir, de stress et de traumatismes profonds », a-t-elle déclaré, avant d’insister sur la nécessité de « déployer davantage d’efforts » pour mettre fin au climat hostile créé par le régime israélien à Gaza et instaurer une paix durable.

Pour Mme Edwards, l’annonce faite cette semaine par le régime israélien d’une « pause tactique » des attaques à Gaza afin de permettre un passage sûr pour l’acheminement de nourriture sur une période prévue de trois mois, si elle est mise en œuvre, pourrait atténuer quelque peu la situation désastreuse jusqu’à l’instauration d’un cessez-le-feu permanent.

Pour rappel, un précédent accord de cessez-le-feu a été violé par le régime israélien en mars 2025, lorsqu’il a lancé une frappe aérienne non provoquée sur Gaza, rompant ainsi la trêve avec le mouvement de résistance palestinien Hamas.

L’experte de l’ONU a déclaré avoir fait part à plusieurs reprises aux autorités compétentes de ses graves préoccupations concernant les violations des droits humains des Palestiniens à Gaza ainsi que la nécessité de faire pression sur le régime sioniste pour que ses responsables rendent pleinement des comptes.

En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Guerre, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV